Présentation
Le Roeulx fut une ville fortifiée pendant 500 ans. Construits au 13ème siècle, ces remparts furent vendus et détruits à la fin du 18ème siècle, à part la section qui traversait le parc du château, ainsi qu’une tour dans le jardin de la maison du notaire qui se trouve sur la Grand-Place.
La carte ci-dessus représente les remparts de la ville tels qu’ils existaient quand ils étaient au complet. Les numéros représentent les endroits où il subsiste des traces (voir photos ci-dessous). Les murs faisaient de 6 à 7 mètres de haut environ, comme la plupart des tours.
Il y avait 4 portes et deux passages secondaires. Les portes étaient la porte Nivelloise (n°1, vers Soignies et Mignault), la porte Renardeau (n°4, vers Thieusies et Gottignies), la porte Binchoise (vers Bracquegnies, à hauteur de l’actuelle grande salle de l’hôpital Saint-Jacques) et la porte à Ziequesne (vers Houdeng). Les deux passages secondaires étaient ceux de la tour Passet (n°3), dans le parc du château, qui permettait de rejoindre l’abbaye Saint-Feuillien depuis la ville, et celui de la Tour Cauveau (n°2), qui permettait au Prince de se rendre (à partir du 16ème siècle) vers ses terres de chasse au nord du château, sans faire le détour par la porte Nivelloise.
Que subsiste-t-il aujourd’hui des fortifications ? Quelques traces dont certaines sont ignorées par la plupart des Rhodiens, habitués à les voir tous les jours sans se douter de leur origine.
Un des vestiges les plus connus est la tour Nivelloise, située près du carrefour de la chaussée de Soignies avec la rue de la Station (n°1 sur la carte). Il s’agit de la tour Nord de l’ancienne porte nivelloise : elle n’a pas été détruite à la fin du 18ème siècle parce qu’elle marquait la limite de la propriété du Prince. Les dimensions actuelles de cette tour sont de 9 mètres sur 7, avec une hauteur de 6 mètres. Elle contient une salle entourée de murs de 2 mètres (base) à 65 centimètres (sommet) d’épaisseur. Un morceau de rempart est également visible derrière cette tour, dans la direction de Soignies.
La tour Cauveau (n° 2 sur la carte) est visible sur la façade arrière du château. Avec ses 20 mètres de hauteur, et ses 9,70 mètres de diamètre à la base, elle constitue le vestige le plus impressionnant des fortifications du Roeulx.
La tour Passet (n°3 sur la carte), qui se trouve près du ravin et du pont de bois dans le parc du château du Roeulx, gardait le passage qui menait du bas de la rue Verte à l’abbaye Saint-Feuillien. Elle a un diamètre de 5,5 mètres. Elle est en très mauvais état, mais elle est toujours visible : comme la tour Cauveau, elle n’est pas accessible au public puisque le parc du château est aujourd’hui privé.
Sur la route de Gottignies et de Thieusies (n°4 sur la carte), les remparts ne sont plus visibles, mais on peut aisément deviner leur ancienne présence car certaines maisons les utilisent comme fondations. Sur la photo, l’alignement des maisons est caractéristique, et le chemin qui les longe suit en fait l’ancien chemin de ronde.
Même chose sur la chaussée de Mons (n°5 sur la carte) où les petites maisons jaunes suivent le chemin de l’ancien rempart. En le sachant, ça paraît évident, mais la plupart des Rhodiens n’y ont jamais fait attention.
Dans le jardin de la maison du notaire qui donne sur la Grand-Place (n°6 sur la carte), se trouve les vestiges de la tour de la Ramée. Elle est le dernier (et précieux) exemplaire des tours semi-circulaires normales de la ville.
Enfin, le dernier vestige inattendu (n°7 sur la carte) se trouve aux abords de l’ancien terrain de football du pensionnat du Roeulx et est visible depuis les rues de la Victoire et du Cargies. Au milieu du terrain, on voit nettement les fondations du rempart qui passait par là pour rejoindre la porte à Ziequesne (vers Houdeng).
Malheureusement, la plupart de ces vestiges sont en mauvais état et ne bénéficient d’aucun entretien ni d’aucune restauration. Il est probable qu’ils vont pour la plupart disparaître complètement. Raison de plus pour les connaître et les observer tant que c’est encore possible.
Sources : Charles Friart, “Toponymie – Histoire locale” et Gérard Bavay